Les Hommes Célèbres nés à Ribemont
Antoine
Nicolas de Caritat de CONDORCET
Nicolas
François BLONDEL
Louis Vincent
Joseph LEBLOND, comte de Saint HILAIRE
Antoine
Nicolas de Caritat de CONDORCET

Marie Jean Antoine Nicolas de
CARITAT, marquis de Condorcet, naquit à Ribemont le 17 septembre
1743.
Son père mourut un mois plus
tard, le 22 octobre 1743. Condorcet fut élevé par sa mère et son
oncle évêque de Lisieux.
Il fit ses études au collège des
Jésuites de Reims, où il fut remarqué par son assiduité et son
goût à l'étude mais également par ses étonnantes dispositions
pour les mathématiques.
Il n'avait pas 21 ans lorsqu'il
présenta son "Essai sur le calcul intégral" à l'académie des
sciences où il entra en 1769. En 1773, il en devint le
secrétaire perpétuel.
A partir de cette époque
Condorcet se consacre à la partie la plus originale de son
oeuvre, la réflexion philosophique, politique et religieuse. Sa
préoccupation constante sera l'instruction du peuple, source
pour lui de tout progrès aussi bien moral que matériel.
A trente ans, mathématicien déjà
célèbre, Condorcet s'engage à la suite de Voltaire, et des
encyclopédistes dans le combat du despotisme et de
l'intolérance. Bien avant la révolution Condorcet lutte pour le
suffrage des femmes, il dénonce les erreurs judiciaires, réclame
l'abolition de la peine de mort, de l'esclavage des noirs et du
colonialisme. Il propose des projets de réformes politiques,
administratives et économiques.
En 1789, il entre à l'assemblée
municipale de Paris. En mars 1791, il est nommé commissaire de
la trésorerie mais démissionne après la fuite manquée du roi.
Elu à l'assemblée législative en Septembre 1791, il est réélu en
1792 à la convention nationale par le département de l'Aisne.
Le 20 avril 1792, il propose son
rapport sur l'instruction publique qui fut ajourné, mais dont
les grandes lignes seront réalisées un siècle plus tard.
Lors du procès de Louis XVI, il
refuse de voter la peine de mort. Il s'oppose à l'arrestation
des girondins et son projet de constitution combattu par
Robespierre et Saint Just est finalement rejeté. Il critique la
nouvelle convention adoptée le 24 juin 1793.
Devenu suspect, il est dénoncé le
8 juillet 1793, par Chabot et la convention décrète son
arrestation. Il se réfugie chez Mme Vernet où il restera caché
plus de 8 mois et où il rédigera son "Esquisse d'un tableau
historique des progrès de l'esprit humain".
Mais dès que Condorcet apprend
qu'un décret a été publié condamnant à mort toute personne
cachant un proscrit, il décide de partir. Après avoir demandé
asile chez des amis, il erre dans la campagne et se réfugie dans
la carrière de Clamart. Affamé, il échoue dans une auberge à
Clamart, où il est arrêté puis emprisonné à Bourg la Reine (Bourg-l'égalité).
On le retrouve mort dans son cachot le 29 Mars 1794. Suicide ou
épuisement? on ne le saura jamais.
Nicolas François Blondel naquit à
Ribemont vers le 10 du mois de juin 1618.
Sous la direction de son père, il
étudie les langues anciennes, l'espagnol, l'italien, le
portugais et l'allemand. Mais il est surtout attiré par les
mathématiques.
Dès 1635, il participe aux
opérations militaires qui se déroulèrent durant la guerre de
trente ans. En 1640, Richelieu lui confie des missions délicates
au Portugal, en Espagne, en Italie. Durant ces missions, il
acquiert une grande compétence technique pour tout ce qui touche
à la fortification. Richelieu le nomma ensuite sous lieutenant
d'une de ses galères "la Cardinale" et il se distingue dans ses
nouvelles fonctions.
En 1647, Blondel commande
l'artillerie de l'expédition navale qui devait opérer devant
Naples, contre la flotte espagnole.
Le 26 Novembre 1652, on lui
décerne le brevet de Maréchal des camps. Il abandonne la guerre
et se consacre à d'autres activités.
Après un voyage de 3 ans en
qualité de gouverneur dans les pays du Nord, l'Allemagne et
l'Italie, il est chargé de missions diplomatiques auprès des
princes étrangers. Il obtint le brevet de conseiller d'état et
fut nommé professeur du grand dauphin fils de Louis XIV.
En 1665, il se consacra à la
construction du pont de Saintes et c'est à ce moment qu'il
révéla ses dons d'architecte. En 1669, il entra à l'académie des
sciences. Et le roi lui donna la direction générale des
constructions de tout édifice public à élever dans la Ville de
Paris.
C'est sous sa direction que fut
dressé le plan de Paris, en 1676, appelé le plan Blondel.
La plus grande oeuvre de Blondel,
est sans nul doute, la porte Saint Denis, véritable arc de
triomphe par ses dimensions et ses ornementations.
Le 31 décembre 1671, il est nommé
directeur et professeur de l'académie royale d'architecture,
établie par Colbert.
François Blondel participa
également à la construction de la corderie et de l'arsenal de
Rochefort, à la décoration du choeur et de la chapelle de la
vierge de l'église St Laurent à Paris.
François Blondel mourut le 21
Janvier 1686. Il avait eu deux enfants, l'un devint chartreux,
le second abbé commendataire de Thenailles.
Louis
Vincent Joseph LEBLOND, comte de Saint HILAIRE
Louis Vincent Joseph LEBLOND,
comte de Saint Hilaire est né à Ribemont le 4 septembre 1766.
En 1774, Saint Hilaire est
volontaire au régiment de Conti et le 13 septembre 1777, il est
cadet au régiment de Boufflets-Conti.
Le 16 novembre 1792, il est nommé
capitaine définitif par le conseil exécutoire provisoire établi
en vertu de la loi du 15 août 1792 qui lui témoigne " une
entière confiance dans la valeur, la bonne conduite, le zèle de
fidélité à la patrie dont il a donné les preuves dans toutes les
occasions" (signé Rolland).
Lieutenant colonel en 1793, il
est remarqué par Bonaparte alors qu'il commande l'aile gauche de
l'avant garde de l'armée qui fit le siège de Toulon.
Le 13 Juin 1795, le comité de
salut public le nomme au grade d'adjudant général, chef de
brigade; le 24 décembre 1795, il est nommé général de brigade.
Le 27 décembre 1799, il est nommé
au grade de général de division par décision du 1er Consul
Bonaparte, "ses services et sa valeur lui donnaient des droits
incontestables à ce grade".
Le 2 décembre 1805, a Austerlitz,
les divisions de Saint Hilaire et Vandamme contribuent à la
victoire en s'emparant des hauteurs de Pratzen, point clé des
positions austro-russes.
Le 14 octobre 1806, il se
distingue à Iéna et participe à la double victoire sur l'armée
prussienne qui est anéantie. En 1808, Saint Hilaire devient
commandeur de l'ordre royal de la couronne de fer et gouverneur
de Berlin. Et le 13 Mars 1808, un décret impérial lui confère le
titre de "comte d'empire".
Le 24 avril 1809, Saint Hilaire
commande la 4ème division du 2ème corps de l'armée d'Allemagne.
C'est à Essling les 21 et 22 mai, une des batailles les plus
terribles du XIXe siècle, que le général Saint Hilaire fut
grièvement blessé. Il mourra le 3 Juin 1809 à Vienne.
Son corps ainsi que celui du
Maréchal Lannes, duc de Montebello, sera ramené à Paris et
inhumé le 6 juillet 1810 dans la crypte du Panthéon.
Le nom du général comte de Saint
Hilaire est inscrit au côté sud de l'arc de Triomphe de
l'Etoile. Il figure également sur une des seize tables de bronze
de la galerie des batailles du Château de Versailles.