La déclaration
du Guerre :
Le 19 juillet 1870 l'empereur Napoléon III déclare la guerre
au royaume de Prusse. Aussitôt, l'ensemble des forces militaires
actives est mobilisé. Deux jours avant la déclaration de la guerre,
Napoléon III fait voter une loi : "la garde nationale mobile est
appelée à l'activité".
Le dimanche 4 septembre, tous les hommes bénéficient d'une
permission. C'est le jour où Napoléon III est renversé et la IIIe
République est proclamée. Le gouvernement provisoire décide de
poursuivre la guerre contre la Prusse.
Le 19 septembre, les Prussiens qui ont envahi la France un mois et
demi plutôt achèvent d'encercler Paris. Ils ont réussi à réaliser un
cordon d'environ 100 km de long autour de la capitale.
Tous les moyens de communication (routiers, ferroviaires et
télégraphiques) vers l'extérieur sont coupés. Le siège commence.
Le dénouement :
Le gouvernement provisoire français comprend que toutes les
tentatives de sortie pour briser le siège sont vaines. Il faut
négocier.
Le 28 janvier 1871, un armistice est signé.
Bien sur, la Guerre ne
s'est pas cantonnée à Paris, et son siège. D'ailleurs un cousin
RIGAULT de l'Yonne est décédé en Suisse.
La Guerre n'aura duré que 6 mois et quelques jours, mais la France aura
perdu l'Alsace et la Lorraine, qu'elle ne retrouvera qu'en
novembre 1918.
En Bretagne, dans le Morbihan, tous les jeunes
gens des classes de 1865, 1866, 1867, 1868 et
1869 compris sur
les contrôles de la garde nationale mobile du Morbihan doivent
se rassembler à Vannes ou dans les trois sous-préfectures du
département.
Cela concerne environ 7500 hommes qui vont être répartis en cinq
bataillons 1.500 hommes.
Les 22 et 23 août 1870, deux bataillons, soit 3.000 appelés, sont
rassemblée à Vannes. Les casernements vannetais sont un peu
limités, c'est pourquoi le deuxième bataillon est déplacé de
Vannes à Auray le vendredi 2 septembre. Ce bataillon n'a
toujours pas été armé et équipé.
Le mercredi 14 septembre un des premiers bataillons prends le train
en gare d'Auray. Ce tout nouveau moyen de transport est arrivé
dans le Morbihan huit ans auparavant. Le bataillon arrive à
Paris-Montparnasse le lendemain. D'après les témoignages de
l'époque, les Parisiens s'étonnent de voir sortir de la gare
tous ces hommes en costume breton. Ils sont installés chez
l'habitant dans le quartier de Belleville. Un uniforme et un
fusil leur est remis.
Le dénouement :
Le 30 janvier 1871, les bataillons de la garde nationale mobile du
Morbihan retrouvent leurs baraquements dans Paris, à Belleville.
Le 4 février, un train arrive à la Gare du Nord. C'est le
premier train qui entre dans Paris depuis près de cinq mois. La
situation s'améliore nettement.
Vers le 25 février, les mobiles morbihannais sont déplacés dans des
tentes près des Invalides.
Le 14 mars à midi, six mois jour pour jour après leur départ
d'Auray, ils prennent place dans le train à Montparnasse en
direction de Vannes. 23 heures de voyage les attentent. La foule
les accueille en masse le lendemain midi à Vannes. Il est vrai
que du fait de la rupture des communications, les familles ont
eu aucune nouvelle des appelés depuis six mois.
Le deuxième bataillon, sur les 1.500 hommes qu'il comptait lors de
sa formation, 7 mois plus tôt, ne compte que 4 tués et 29
blessés. Le bilan des pertes consécutif au combat est donc
minime. Comme souvent dans les guerres, beaucoup plus lourd est
le bilan des soldats morts suite au froid, aux maladies et aux
privations. Le bilan est probablement de 175 à 200 morts pour ce
bataillon.
extrait d'un article de Marc Kermorvant, dans
La Chaloupe n°119, de septembre 2016,
du Cercle Généalogique Sud-Bretagne
Morbihan.